La ruée vers l’or– reportage journal Le Parisien

Le 23 mars 2022 à 15h11

« On peut véritablement parler de ruée sur l’or », assure Antoine Tahar, de l’agence « Godot & Fils ». Depuis fin février et le début de l’invasion russe en Ukraine, les nouveaux clients en quête de lingots sont de plus en plus nombreux à pousser les portes de son agence, spécialisée dans l’achat d’or et d’argent. Un afflux qui leur a permis de multiplier leur chiffre d’affaires par cinq en l’espace d’un mois. « À chaque fois qu’on se retrouve dans une situation de guerre par exemple, automatiquement les personnes qui possèdent de la trésorerie vont vouloir le protéger. L’idée n’est pas de rentabiliser leur achat de lingots ou de pièces d’or, c’est vraiment de protéger leur épargne en la sortant des banques », détaille le responsable d’agence.



Parmi les nouveaux clients, les profils sont très variés. « Les acheteurs modestes vont plutôt s’orienter vers des petites pièces ou des petits lingots », explique Antoine Tahar. Du mini-lingot de 1 g, vendu 77 euros au 22 mars 2022, au gros lingot d’1 kg, vendu environ 57 000 euros à la même date, « Godot & Fils » a de quoi satisfaire tous les budgets. « Il y a vingt ans, cela n’existait pas », se souvient-il en manipulant une briquette en or de 20 g entre ses doigts. « Mais avec la forte demande mondiale, les fondeurs ont décidé de proposer des lingots de plus petites tailles », poursuit-il.

À quelques mètres de là, devant la façade du magasin, une cinquantenaire lorgne sur un écu d’or Louis XII. « J’ai de vieux bijoux et quelques petites pièces à vendre. Je suis en train de regarder dans la vitrine pour voir si je les reconnais. Avec ce qu’il se passe, on va se retrouver dans une période un petit peu délicate. Je préfère prévoir et savoir que si l’or est élevé, c’est peut-être le bon moment pour le vendre », témoigne-t-elle. Car avec la forte demande, le cours de l’or s’est lui aussi envolé. « On a déjà connu des situations similaires avec la crise des subprimes en 2008, et plus récemment avec le confinement », se souvient Antoine Tahar.

SOURCE : Le Parisien